Go Sport Running - Chateau de Versailles

Ou comment décrocher un RP un lendemain de soirée! Dimanche dernier, j’ai pris le départ de la Course Royale au château de Versail...

Ou comment décrocher un RP un lendemain de soirée!


Dimanche dernier, j’ai pris le départ de la Course Royale au château de Versailles. Une course de 15 kilomètres dans les jardins de Louis XVI. N’ayant jamais pris le temps de visiter Versailles, je me suis dis que j’allais faire d’une pierre de coup : me balader dans les jolis bois versaillais ET voir ce que je vaut sur 15K

Une absence totale de prépa

Tout à très mal commencé. Sportivement, mes dernières semaines ont été désastreuses. Je me suis remise au longboard, avec une réelle envie de progresser. Je pratique le skate depuis plus de 11 ans, et c’est une discipline qui me passionne. J’adore la sensation de vitesse et je me sens vraiment à l’aise sur une planche. Le hic, c’est que lorsque l’on veut progresser en skate, il faut accepter de tomber, et parfois de se faire mal! Je me suis bien abîmé les jambes et j’ai du diminuer mes entrainements de course à pieds, les deux dernières semaines. Même si je me suis beaucoup bougée, je n’ai pas eu suffisamment de préparation technique.
Une semaine avant la course, j’apprends que je travaille ce dimanche. Pour couper la poire en deux et ne pas me défiler, je m’engage donc à courir les 15K et filer rapidement au travail après.

Pour cette course, je n’avais prévu aucun plan d’entraînement, pas de prépa nutritive et je n’espérais pas un chrono de folie. Après avoir fait la fête TOUS les soirs de la semaine (et donc consommé alcool et junk food), j’ai même hésité à me lever le dimanche matin pour courir ces foutu 15K. 

Après un samedi soir bien arrosé, où j'ai bien du faire 15000 pas rien que sur la piste de danse, j’ai du mal à assumer le réveil à 6h30. Comme avant chaque course, je ne change pas mes habitudes et mange quelques tartines pour me donner des forces. J’enfile mon costume de lumière : short double épaisseur + tee shirt de la course (qui est très bien pour un tee shirt de sponsor d’ailleurs!) + chaussettes de contention + mizuno wave ultima 9. 
Pour une fois, je vais courir en mode minimaliste. Je laisse donc mon camel bak, mes ravitos et ma casquette à la maison. Pas de téléphone, pas de musique, seulement ma petite Forerunner 645 qui me tiendra compagnie. Après tout, ce n’est que 15 kilomètres, no pressure. Aussitôt partie, je serai déjà arrivée, non ?

Qui dit Versailles, dit transilien. Le trajet est tellement long que je manque de m’endormir contre la vitre du train. Arrivée sur place, je retrouve quelques amis qui courent. Je découvre le petit village de l’évenement. Nous sommes à peine arrivés qu’il est déjà l’heure de se mettre dans le SAS de départ. Je m’échauffe tranquillement dans l’allée du départ. Je repense à ma soirée de la veille. La troisième pinte était-elle vraiment nécessaire? Je commence à regretter toutes les pizzas que j’ai ingurgité ces dernières semaines. Je vais me contenter de courir à mon rythme, comme une petite sortie dominicale. Et tant pis si je fais 1h40, je l’aurais bien mérité.

---Kilomètre 0 à 5---

Le départ a lieu par petites vagues, ce qui est très intelligent vu l’étroitesse du chemin. Mes amis -qui visent un chrono et ne sont pas sortis la veille- sont juste devant moi. Je vais les suivre sur les premiers kilomètres, puis ils tracerons surement à une allure plus soutenue, me laissant derrière. Etonnement, mes jambes sont en forme, et je pars à un bon rythme. Il faut être très attentif, doubler les gens sans se prendre les pieds dans les pavés/les cailloux/les racines/ le fossé. Je ne m’attendais pas à un terrain aussi brut. Dans « jardins du château de versailles », j’avais juste retenu « château de versailles ». Je m’attendais à ce qu’un tapis rouge soit déroulé, mais au lieu de ça, je dois slalomer entre les pavés et lever les pieds hyper haut. 
J’arrive à suivre les copains, mais je reste quelques mètres derrière eux pour ne pas trop faire la fière. Malgrès les aléas du parcours, le paysage est magnifique et la météo est juste au top. Finalement, je me sens bien, et je suis contente d’être là.




---Kilomètre 5 à 10---

Premier ravito. Je m’arrête 3 secondes et demi pour attraper un verre d’eau. J’en renverse la moitié par terre. J’ai soif, mais je vais vraiment emmerder tout le monde si je fais demi tour. Je repars de plus belle. Je jète un oeil sur ma montre et réalise que mon chrono est finalement très bon. Surprise de constater que mon corps se porte bien, j’accélère à 5’20". Mes jambes tiennent le rythme, qui est beaucoup plus rapide qu’à mon habitude. Tout au long de la course, je remonte la file des coureurs. C’est très très bon pour le moral. Je vois le meneur d’allure des 1h30 et un frisson me parcours le corps. Ce n’est qu’un gars qui cours parmi les autres, mais cela me permet de matérialiser le chrono. Je veux le doubler et le laisser loin, très loin derrière moi. J’ai passé le 5ème kilomètre en 27:01 puis le 10ème kilomètre en 54:55. Il ne me reste plus que 5K et je suis déterminée à donner le meilleur de moi-même.




---Kilomètre 10 à 15---

Je décide donc d’adopter la méthode negative split et d’augmenter encore un peu le rythme. A vrai dire, je n’ai pas suffisamment travailler cette tactique de course à l’entrainement, mais je sens qu’aujourd’hui, je peux improviser! Niveau respiratoire, je n’ai aucun soucis, et j’en ai encore suffisamment sous le pied. Je profite du deuxième ravito pour prendre une demi banane. Celle-ci passera la ligne d’arrivée avec moi et finira littéralement écrasée dans ma main. Je croque des mini-morceaux toutes les 5 minutes pour avoir le goût du sucre dans la bouche, et surtout pour me distraire. Les derniers kilomètres sont durs, mais j’ai encore de l’énergie. Dans ma tête, j’échelonne la distance restante. Je sais que chaque pas de plus m’amènera au prochain km, et vers la ligne d’arrivée. Je suis concentrée sur ma course, je regarde droit devant et me récite mes mantras qui me font avancer. Comme à chaque course, je pense aux personnes qui m’inspirent et aux leçons que j’ai tirer de leurs expériences. Ca m’aide à me dépasser et surtout à ne rien lâcher. 

L’arrivée
Je garde un oeil sur ma montre pour ajuster mes pronostiques. Je pense pouvoir arriver en moins d’1h23 si j’accélère encore. Mais je dois attendre le bon moment. Je suis mauvaise en sprint, et je risquerai de m’épuiser en le démarrant trop tôt. Nous arrivons dans les jardins du Trianon, où quelques supporters nous motivent pour ne rien lâcher. Je vois enfin l’arche de l’arrivée qui se profile. J’attends encore quelques mètres avant de tout lâcher. 200m de l’arrivée, je me lance dans un sprint effréné à 20,2km/h qui me bouffe mes dernières forces. 

1:22:22
Ma montre m’annonce un RP sur le 5K, le 10K et le mile. J’ai du mal à contenir mon émotion. A ce moment là, je me souviens pourquoi j’aime la course à pieds. Je n’ai pas besoin de me challenger contre quelqu’un, ni même de faire un chrono olympique pour être heureuse. Je me bats avec moi-même, mon corps et mon mental. Lorsque je cours, je n’ai de compte à rendre à personne, et je fais littéralement ce que je veux. Parfois, je me dis qu’il est plus simple de tout arrêter, mais pour rien au monde je voudrais me priver de cette sensation d’accomplissement que m’offre une ligne d’arrivée. 

Après le Marathon, j’avais peur de ne plus ressentir cette adrénaline dans mon corps. J’avais atteint un but en courant ces fucking 42 kilomètres, et j’avais peur que les autres courses me fassent moins vibrer. Bien sur, un 10, 15 ou 20 kilomètres n’est rien comparer à la préparation du marathon, mais je sais désormais que même sur les petites distances, j’ai encore plein de choses à explorer!

Sur ces 15k, je suis partie d’un très mauvais état d’esprit. Je traverse une période compliquée, et j’ai beaucoup de colère en moi. J’ai réussi à transformer ça en quelque chose de positive, et à être fière de moi.
Et donc, j’ai repris le train en vitesse pour aller travailler. Fucking sunday!



Temps officiel : 1:22:22
Allure moyenne :  5'37"
Classement : 3983/9658


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1 commentaires

  1. Coucou Ninon, tu nous racontes ta journée et c'est comme çi on y était.
    Malgré un début plutôt difficile (jespère que ta jambe va mieux?) , tu es arrivée avec une vive émotion et ça c'est bien, ça se voit que tu es passionnée.
    Je ne suis pas sportive du tout (honte à moi), mais j'admire ceux qui ont la gniac et se donne à fond.
    Bisous , Hâte de lire tes prochaines aventures !

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